Molière par elle-même


Lignes artistiques


Jouer autours de la dualité


Deux personnages se confrontent dans cette pièce au travers d’une comédienne. Comment les faire apparaître ? Comment passer de l’un à l’autre ? Ces questions ont été abordées lors de la création. Deux personnages demandent deux jeux distincts. Nous avons opté, au cours de ce travail, sur un jeu caricatural et un jeu plus naturel, proche de la comédienne. La question qui fut posée ensuite reposa sur le choix du personnage à caricaturer : la conférencière ou Molière ? Pour y répondre, nous sommes partis de ce qui était raconté : Molière est réincarné en cette conférencière. C’est donc Molière qui nous joue son histoire au travers d’un ultime débat entre lui et un personnage qu’il (ré)incarne. Le personnage joué est dès lors la conférencière. C’est donc ses traits à elle que l’on peut grossir, ses intentions et réactions que l’on peut exagérer. Après avoir fait le tour de ces réflexions, il fallut trouver l’équilibre juste entre ces deux niveaux de jeu. Equilibre du aux réactions, au rythme et aux respirations de la comédienne.


Un costume en trois temps, entre deux mondes, deux époques


Un homme et une femme se partagent cette pièce. Le XVIIe siècle et le XXIe siècle aussi. Nous voulions traduire cela dans l’élaboration de la tenue de la comédienne. Judith Stockart, conceptrice et créatrice de tissus et de vêtements, a ainsi réalisé un costume oscillant entre ces deux époques, entre la féminité et la masculinité. Celui-ci se présente en trois temps car, au fil de la pièce, un habit est enlevé et en découvre un autre, toujours entre les deux époques. L’idée d’enlever un vêtement est née du fait que, dans cette pièce, Molière se met à nu, ôte ses habits de lumière de « grand écrivain et acteur du XVIIe siècle » pour nous raconter sa vie d’homme, ses joies et peines, ses déboires amoureux, sa lutte pour persévérer dans le métier de comédien, ses débuts en tant qu’écrivain, son besoin de reconnaissance, ses succès et ses échecs.


Un travail scénographique au plus proche de la simplicité, en mode conférence


Molière par elle-même nous fait voyager dans la France du XVIIe siècle. Nous pourrions imaginer une scène inondée d’objets baroques. Nous avons opté pour un décor plus simple, en accord avec ce qui est raconté. En effet, la pièce est présentée comme une conférence sur Molière. Nous nous sommes donc penchées sur ce qui était nécessaire lors d’une conférence : une table, une chaise, des livres sur Molière, une carte géographique de la France, une bouteille d’eau, un verre et un lecteur cd. Nous avons choisi uniquement les objets qui seraient utilisés par la conférencière ou Molière. Nous avons poussé le mode conférence jusqu’au choix des lumières qui ne sont dès lors pas essentielles car une conférence ne demande pas d’effet lumière. Ce choix permet de se centrer sur ce qui est essentiel dans cette pièce : la vie de Molière, le jeu duel, le « débat » des deux personnages. Cela nous permet également de jouer ce spectacle partout : dans des théâtres, centres culturels mais aussi, au sein des écoles, dans des salles de spectacle, d’étude, des réfectoires…

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